Quand je repense à mon parcours scolaire, une image me revient souvent en tête : le vieux jeu de Serpents et Échelles. Pas besoin de règles compliquées. Tu lances le dé. Tu avances. Parfois, tu tombes sur une échelle: tu montes d’un coup. Parfois, c’est un serpent… et tu glisses, parfois jusqu’au début. C’est exactement ça, l’école pour moi.
Les échelles
Elles avaient toutes des formes différentes. Parfois, c’était une prof qui me regardait dans les yeux et qui disait : « Toi, tu as quelque chose. » Parfois, c’était un projet créatif, une activité où je pouvais briller autrement qu’avec des bonnes réponses.
Parfois, c’était juste une journée où j’avais le droit d’être moi-même sans être jugé. Ces moments m’ont hissé plus haut que n’importe quelle note.
Les serpents
Ils aussi étaient nombreux. Il y avait les mots qui blessent, les moqueries, les commentaires lancés comme des vérités. Les comparaisons. Les bulletins qui te résument en chiffres. Les fois où tu tombes, et que personne ne tend la main. Il m’est arrivé de descendre si bas que je ne voyais plus l’échelle.
Aujourd’hui, c’est à mon tour
Aujourd’hui, j’ai troqué les dés contre une craie (bon… ou un tableau numérique).
Et je me dis que si je ne peux pas empêcher les serpents, je peux au moins multiplier les échelles. Un mot d’encouragement. Un projet qui donne le goût d’essayer. Une activité où chaque élève peut briller à sa façon. Un regard qui dit : « Je te vois. Je crois en toi. »
Et si on changeait les règles?
Et si on apprenait à nos élèves que tomber ne veut pas dire perdre?
Qu’une erreur n’est pas un serpent, mais une échelle un peu plus raide?
Et si on leur apprenait que l’échec… ce n’est pas la fin?

L’échec, ce n’est qu’une marche sur l’échelle de l’apprentissage.
Je ne joue plus au même jeu aujourd’hui.
Mais j’essaie de faire en sorte que, dans ma classe, personne ne joue seul.Et toi… tu te souviens de ta dernière échelle?