Parfois, on a l’impression que le métier d’enseignant se résume aux difficultés légitimes dont on entend parler: surcharge, conditions de travail, revendications. Tout cela est vrai, et important. Mais si on ne regarde que ce côté-là, on perd de vue l’essentiel: il existe aussi quelque chose de profondément beau dans cette profession, quelque chose qui mérite d’être dit tout haut.
Être enseignant, c’est vivre des petits moments qui passent souvent inaperçus, mais qui donnent tout leur sens à nos journées. C’est voir un élève qui doutait de lui réussir un exercice et retrouver un peu de confiance. C’est entendre un jeune s’exclamer « Ah! j’ai compris! » après des jours d’efforts. C’est être témoin de la progression, lente ou rapide, mais toujours précieuse. Ces instants ne font pas les manchettes, mais ce sont eux qui nous rappellent pourquoi on a choisi ce métier.
On dit souvent qu’on enseigne pour transmettre. Mais en réalité, pour ma part, j’apprends autant que mes élèves. Chaque année, chaque groupe nous oblige à nous adapter, à écouter différemment, à trouver de nouvelles façons d’expliquer. On grandit avec eux. On évolue grâce à eux.
Dans une société où tout va vite, la classe reste un endroit où on prend le temps de bâtir des relations humaines solides. On devient parfois cette personne qui croit en un enfant alors que lui-même n’y croit pas encore. On devient un repère. Et souvent, des années plus tard, ces jeunes adultes se souviennent de ce professeur qui a fait une différence.
Oui, c’est exigeant. Oui, il faut de la patience, de l’énergie, une bonne dose de créativité. Mais c’est aussi un des rares métiers qui permet de voir, chaque jour, la vie prendre forme et grandir sous nos yeux.
Alors, à vous qui hésitez, à vous qui cherchez une voie qui a du sens: regardez l’éducation. Les écoles ont besoin de vous. Les jeunes ont besoin de vous. Et vous verrez qu’en choisissant d’enseigner, vous ne choisirez pas seulement un métier, vous choisirez d’avoir un impact qui traverse le temps.
Enseigner, c’est offrir aux jeunes non seulement des savoirs, mais la conviction qu’ils comptent.