En pleine figure!

Je vous invite à écouter le blog en audio!

Jouons à un jeu.

Regardez votre main et pliez un doigt, à chaque énoncé que vous êtes interpelés. Pliez un doigt, si vous vivez beaucoup de stress au travail. Pliez un doigt, s’il vous arrive de ne pas dormir la nuit car vous pensez à l’école. Pliez un doigt, si vous vivez de l’angoisse à l’idée de rencontrer un parent. Pliez un doigt, si vous vivez de l’angoisse à l’idée de rencontrer votre direction. Pliez un doigt, si vous vous sentez souvent surchargés par le travail à accomplir. Pliez un doigt, si vous avez déjà eu un burn out. Pliez un doigt, si vous prenez des antidépresseurs. Pliez un doigt, si vous buvez la fin de semaine pour décompresser. Pliez un doigt, si vous vivez l’angoisse de retourner au travail le dimanche soir. Pliez un doigt, si vous apportez du travail à la maison. Pliez un doigt, si vous corrigez la fin de semaine? Pliez un doigt, si vous cherchez des moyens innovants pour stimuler la réussite de vos élèves. Si vous n’avez pas assez d’une main pour plier vos doigts vous n’êtes pas seul.

Vous êtes passionnés par votre travail et vous voulez le bien de vos élèves. Vous voulez lui donner toutes les chances de réussir car vous voyez le potentiel en chacun d’eux. Vous ne comptez plus les heures consacrés à votre travail. Tel une éponge, vous êtes sensibles aux énergies des autres et vous avez cette habitude de vous mettre beaucoup de responsabilités sur les épaules. Vous êtes professionnels. Vous aimez mener à terme vos objectifs. Vous n’aimez pas vous sentir impuissant face au manque de motivation de vos élèves. Vous critiquez le système qui ne s’ajuste pas aussi rapidement que vous le souhaiteriez. Vous vivez souvent des soucis financiers ou des soucis dans vos relations, mais vous ne les laissez pas paraître. Vous gardez le sourire. Vous êtes définitivement un  »giver » et vous avez à coeur la réussite des élèves.

Analyse en cours…

C’est l’histoire d’un gars qui voudrait entrer dans le merveilleux monde de l’enseignement, l’enseignement s’est tassé et il est entré dans le mur. Loin d’être  »merveilleuse », cette blague adaptée est vieille comme le monde et pourtant elle est tellement d’actualité. Il est possible que vous ayez déjà frappé un mur où peut-être que c’est sur le point de se produire. Ceux qui connaissent la nature du travail d’un enseignant, savent que beaucoup ne comptent pas leurs heures pour planifier et corriger. Le danger est qu’à tomber dans l’excès on fini par s’oublier et se donner du temps. Beaucoup s’investissent corps et âme pour aider les élèves vers la réussite éducative. Malheureusement, pour des raisons évidentes, tels la précarité de l’emploi ou encore notre incapacité de dire non ou notre sentiment d’insécurité, ou notre désir de plaire et d’être appréciés par ses collègues et ses patrons, certains enseignants tombent malheureusement dans le piège du surtemps. Oui, le travail d’enseignant doit prendre sa juste part du temps, mais est-il normal qu’il soit coutume de mettre sa vie et sa vie de couple sur pause? Est-il normal corriger un samedi et un dimanche pendant que les enfants sont au parc pour mener à terme les objectifs? Est-il normal de corriger jusqu’à minuit plusieurs soirs dans l’année? C’est vrai, personne ne nous dit que l’on en fait pas trop, comment reconnaitre les manifestations qui nous mènent vers le danger de l’épuisement professionnel?

S’analyser et se regarder en pleine face n’a rien de stimulant. Beaucoup utilise la fuite. Être dans le déni est la stratégie la plus facile dans les moments difficiles. En tant qu’enseignant  »humain » il faut parfois enlever son masque et regarder son vrai visage. Si vous tournez dos aux problèmes, votre petite voix intérieure finira par crier tellement fort que devrez vous arrêter. Malheureusement, si un jour ce moment vous arrive, il sera plus difficile de récupérer. La convalescence, varie en fonction que votre cerveau prend à s’en remettre. Ce repos forcé pourra parfois être long… très très long. Ce questionnement sur le surmenage peut être encore tabou, mais pourtant il ne le devrait pas. Savez-vous que les antidépresseurs figurent parmi les médicaments les plus prescrits chez les enseignants? Si ma mémoire est bonne, elle détrônerait même les anovulants. Assez percutant pour une profession qui est généralement constitué de femmes!

Voici une image trouvé sur le web qui résume parfaitement le propos sur les étude universitaires. J’ai appris d’un Maxime Pelchat que l’on devrait voir l’université comme un établissement qui dispense d’une formation initiale et qu’il est de notre devoir d’aller chercher des outils supplémentaires pour approfondir nos compétences.

Malgré la formation universitaire, malgré les stages, les étudiants ne sont malheureusement pas assez outillés pour faire face à la réalité d’une école. Soyons clairs. Je ne casse pas du sucre sur le dos des universités. Je tente simplement de remettre les pendules à l’heure. J’ai appris d’un Maxime Pelchat que l’on devrait voir l’université comme un établissement qui dispense d’une formation initiale et qu’il est de notre devoir d’aller chercher des outils supplémentaires pour approfondir nos compétences. Oui s’outiller pour protéger sa santé mentale est importante.

Est-ce que tomber au combat contribue au ralentissement du système d’éducation? Prenons l’exemple des titulaires du primaire. Ces gens sont les mieux placés pour connaitre les besoins des élèves. Est-ce que l’arrivée d’une autre personne, même si elle est compétente risque que de ralentir la progression des élèves? J’oserais croire qu’il serait plus économiquement viable pour l’état d’être sensible à la santé mentale. Ce que je m’apprête à vous expliquer n’a rien d’un calcul exhaustif digne d’un actuaire où d’un économiste. À chacun ses talents. Je me suis simplement prêté au jeu. En prenant compte des statistiques au Québec, les études laissent entendre qu’autour de  »5% des enseignants éprouveraient de la détresse psychologique » (Tardif &. Lessard, 1999). Pouvons-nous croire que la situation ne s’est pas résorbée 23 années plus tard avec la pandémie? Si je me fie au gouvernement, on dénombrerait 60 000 enseignants au Québec. Si je me fie au statistiques de 1999, ces 5% des enseignants représenteraient un salaire qui pourrait tourner autour de 200 000 000 à 270 000 000$. Est-ce que sensibiliser ne serait-ce que quelques millions supplémentaires sur des programmes mieux adaptés au soutien psychologiques serait une bonne idée pour réduire le nombre d’enseignants en arrêt de travail?

On jase là. Juste dans mon école, j’ai des enseignants qui vivent de la pression. La pression de parents sans oublier les exigences de la tâche. Outre sensibiliser le gouvernement, quels actions pouvons nous faire pour nous épargner? Existe-t-il des ressources disponibles?

Si vous êtes sur le point de perdre le nord, je vous recommande les services de Pierre Gagnon. Cet homme est un leader extraordinaire qui se questionne sur nos habitudes d’en faire trop. Ayant lui-même déjà subi un épuisement professionnel, il comprend très bien le chemin de ses collègues qui tombent au combat. Son programme de formation, propose une remise en question sur vos motivations profondes à devenir un enseignant. Son objectif est de garder le plus possible les enseignants dans la pratique.

Nancy Goyette, professeur à l’UQTR a mise sur pied un micro programme sur le bien-être en éducation. Si vous voulez comprendre les avantages et son histoire je vous invite à écouter l’épisode.

N’hésitez pas non plus à demander l’avis d’un thérapeute. Il n’y a rien de fou d’aller voir un psy. J’ai moi-même entrepris les démarches. Savez-vous qu’il est primordial de s’aider soi-même avant d’aider les autres?

Un jour, ma femme qui étudiait pour devenir éducatrice, a appris d’un professeur, qu’avant même de travailler avec des enfants, un adulte doit absolument rencontrer un psychologue. Nous ne sommes pas utiles aux besoins des enfants si nous vivons des soucis où si nous sommes tourmentés. Autrement dit, nous devons être bien entouré, pour à notre tour bien entourer nos élèves. La photo avec le masque à oxygène résume à merveille mon énoncé. Autrement dit, prenons soin de soi avant de prendre soin des autres.

Maintenant que vous réalisez l’importance de prendre soin de vous! Pour bien amorcer une culture compatissante dans une classe, il faut toujours comprendre que tout part de soi. An tant que leader, vous devez tout d’abord être convaincu de la démarche dont vous allez entreprendre.

Restez connectés avec Le Cancre Pédagogue,. Le prochain blogue je parlerai de la compassion à votre service et au service des élèves.

Parlant de compassion, le 19 avril, je vous invite à un Créacamp découverte de l’École branchée. Y serez-vous?

Publié par Mr Friday

Je suis enseignant, conférencier, podcasteur et animateur. L'humain me fascine. Mes expertises sont la gestion de classe compatissante et le savoir-être.

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